Laos

 

Donc dur, dur de quitter le Cambodge, mais bon, il faut tout de même avancer un peu et découvrir un nouveau pays. Nous avions déjà entendu parler de la lenteur et la tranquillité légendaire des Laotiens, et bien nous en avons la preuve au passage de la frontière. Si certains nous demandent comme leur voisin 1$ par tampon pour le passeport, d’autres, pendant ce temps, jouent tranquillement à la pétanque ! Après tout, la colonisation française n’a pas apporté que du mauvais !!!

Nous prenons ensuite un minibus pour les 4000 îles. Puis, c’est à bord d’une petite pirogue que nous découvrons cette magnifique région. Il s’agit plus de petits îlots broussailleux que d’îles à proprement parlé. Pour nous, la halte se fait sur l’île de Don Khône et de Don Diet. Chacun de nous trouve son bonheur dans de petits bungalows le long du Mékong. Bon, pour certains le confort reste spartiate mais pour le prix, il ne faut pas en demander trop ! L’important est d’avoir une moustiquaire !!

Ici, la détente est de rigueur. On se promène à vélo ou à pied dans les petits chemins de terre. On croise des gens, on les salue, en fait c’est un petit village de vacanciers où les gens sont souriants et amicaux. Un vrai petit havre de paix.

Nous profitons d’une soirée pour manger avec la Lotus family, Christine, Jérôme et les enfants et peu après, faire la connaissance de leurs amis Florence et Alain, nos voisins de Haute-Savoie. Jeunes retraités, Flo et Alain ont bien du courage de parcourir l’Asie durant 6 mois et cela à vélo !!! Rien que ça !! Alors chapeau les ptits Français, vous avez beaucoup de mérite. Nous, on est un peu plus flemmardes, on l’avoue... Après cette expédition, c’est avec un Land Rover (hhhoooouuuu) qu’ils partiront en septembre faire la remontée de l’Amérique du sud au nord et ceci pendant 4 ans ! L’ayant fait, nous ne pouvons que les enviez car c’est une des plus belles expériences que nous avons vécue ! Mais peut-être avez-vous une petite place pour nous ??!! 

C’est là aussi que nous faisons la connaissance de Sandrine et Luc de St-Raphaël en France. Il suffit d’admirer le même coucher de soleil et hop, nous voilà à l’apéro avec bien sûr aussi Marianne et Paul. L’ambiance est si bonne, que nous planifions une sortie vélo jusqu’au Mékong pour voir les dauphins d’eau douce d’Irrawadi. Ils ont la tête bien plus plate que les dauphins de mer et leurs ailerons n’en est pas vraiment un. Difficile toutefois de capturer quelques photos car on ne peut ni trop s’approcher, ni passer la frontière marine Cambodgienne. D’ailleurs il est drôle de voir le poste frontière au milieu de son petit îlot central. A l’aller comme au retour, nous passons dans cette campagne de rizières asséchées ou de nombreux buffles paissent sereinement. Que cela soit en troupeau ou encore des mères accompagnées de leurs petits, ils ne paraissent pas dérangés par la présence des nombreux touristes à vélo. On pourrait y passer du temps car il y règne une tranquillité incroyable. Le retour est toutefois entrecoupé par la crevaison du pneu de Paul. C’est sûr qu’en pleine campagne se n’est pas l’idéal. Mais bon, on se relaie pour le tirer et nous profitons d’un minibus touristique pour charger le vélo et Paul. En même temps, les vélos ne sont pas de toute dernière génération !
                                                                                                                                    
Nous avions un peu peur de la transition avec le Cambodge mais dans ce petit village nous avons rencontré un tas de personnes intéressantes et la vie est si paisible que le temps passe vite. Si vite, qu’en général les gens qui devaient y passer qu’un ou deux jours prolongent encore un peu leur séjour. Difficile de quitter un endroit si calme.

 

 

 

Nous remontons maintenant sur Champassak en compagnie de Marianne et Paul. Chaque trajet que cela soit au Cambodge ou au Laos est une vraie expédition. Nous prenons parfois de petites embarcations ou alors un bus pas toujours en bon état. Sinon, le classique reste le tuk-tuk. Au moins la clim. fonctionne toujours ! J Une des plus belles choses à voir hormis le coucher de soleil sur le Mékong, est un temple au pied d’une montagne nommé Wat Phou. Nous y sommes à la veille d’une fête bouddhiste et de nombreux moines et nonnes se trouvent déjà sur les lieux. Offrandes et prières accompagnent cette procession. Le lieu est tout simplement magique. Les frangipaniers qui longent les innombrables marchent sont en fleurs et cette vision n’en ait que plus embellie. Le lieu inspire une certaine paix intérieure que l’on ressent profondément.
De Champassak, nous nous rendons à quelques kilomètres pour le village des éléphants. Marianne et Paul prennent un éléphant et nous un autre. Heureusement, nous nous hissons depuis une petite tourelle sur la nacelle de l’éléphant. Pas facile à enjamber mais une fois posées, nous sommes coincées et nous ne bougeons plus ! Et nous voilà parties, balançant de gauche et de droite à l’allure d’un pas saccadé. Notre balade nous amène au sommet d’une colline où une vue domine les plaines laotiennes. Là, nous croisons d’autres éléphants et comble de tout, nous revoyons la Lotus family. Le temps d’un petit coucou et nous passons notre chemin. Arrivées en haut de la colline, qui en fait est un ancien volcan, nous profitons de descendre de « notre hauteur », grâce à une tourelle toujours, et faire quelques photos. Une fois repartie avec notre éléphant, notre cornac nous propose de conduire nous-mêmes notre éléphant. Tam se met donc à la tâche. Pas facile tout de même car ces petites bestioles ne marchent pas droit ! Donc même s’il suffit de tapoter avec le pied derrière l’oreille, il faut presque aussitôt rectifier de l’autre côté. Ne pas oublier non plus de les motiver à la voix car ils s’endorment sur leurs lauriers rapidement ! C’est au tour de Sab à présent. Pas évident de changer de conducteur lorsque l’on est déjà sur l’éléphant mais avec un peu de gymnastique, on y arrive. Ce que l’on n’imagine pas, c’est à quel point on sent les épaules de l’animal lorsqu’il marche. On a d’ailleurs presque l’impression de tomber en avant. Les mains sur sa tête, on sent ses poils d’au moins 5 cm nous piquer les paumes. Ils sont si drus et si épais que ce n’est pas très agréable. Sans oublier une certaine odeur…mais le plaisir est total malgré tout. Conduire un éléphant reste une expérience inoubliable. Quant à Marianne et Paul, à défaut de conduire, ils font presque une course ! Leur cornac fait aller plus vite son éléphant et voilà Marianne et Paul bringuebalés de gauche et de droite si fort que l’on croirait que leur nacelle va tomber ! A la descente, nous croisons deux autres éléphants. L’homme sur la nacelle, tout vêtu de blanc est accompagné par deux femmes sur le deuxième pachyderme. Le temps d’un instant on pourrait se croire au temps des colonies et être en présence d’un riche colon, propriétaire de champs de coton. A notre arrivée, nous nourrissons nos éléphants avec de petites bananes dont ils raffolent. Après l’effort, le réconfort. Nous retrouvons aussi Christine, Jérôme et les enfants au resto. C’est ici que nous leur faisons nos adieux car à moins que nos plans changent, nous n’allons plus les revoir, du moins pas en voyage.

Après cette expérience, nous sommes montées jusqu’à Paksé pour faire le plateau des Bolavens. Endroit réputé pour ses plantations de café et ses paysages. Afin de ne pas perdre de temps, nous avons loué un scooter et parcouru 250km en deux jours. Inutile de dire que nos fesses ont subi bien des désagréments ! Par contre, nous avons pu admirer quelques chutes, de splendides paysages et voir la récolte du café. Les populations des environs étaient toutefois intriguées de voir des touristes en scooter. Réactions plutôt sympathiques et enjouées.

 

De Paksé à Vientiane, la capitale, nous avons opté pour le bus « couchettes » de nuit. Etonnement très confortable et surtout pratique car il n’y a pas grand-chose à voir entre les deux villes. La capitale nous a surprises en bien. Elle ressemble davantage à une petite ville qu’à une capitale. L’air y est encore respirable et la tranquillité est de mise. Comme en Thaïlande et au Cambodge, ici, on y trouve toutes les contrefaçons possibles au monde pour des prix imbattables ! En plus, nous retrouvons Flo et Alain dans la même guesthouse le jour de notre départ ! Après ces quelques jours de repos, nous nous sommes dirigées vers le nord, d’abord à Vang Vieng puis à Luang Prabang. La première étant une destination très touristique et surtout adulée par les jeunes Américains et Australiens. Disons ceux qui aiment faire la fête ! On pourrait d’ailleurs se croire à Ibiza !! Très peu pour nous ! Nous avons tout de même fait la descente de la rivière en chambres à air comme tout le monde. Le 1er kilomètre est le plus attractif au vu du nombre de bars de chaque côté de la rive. Certains s’amusent à faire une halte dans chaque bar. Autant dire qu’en reprenant leurs bouées, ils sont un peu défaits !! Après cette expérience, nous avons visité une caverne dans la montagne et nous sommes imprégnées du fabuleux paysage que sont ces montagnes en forme de pain de sucre. Puis, nous sommes reparties pour la deuxième destination. Beaucoup de cols de montagnes à franchir et donc un trajet pénible même en minibus. Mais à l’arrivée, une ville splendide avec beaucoup de maisons coloniales et une tranquillité incroyable. Nous nous baladons entre les petites ruelles, le marché fort sympathique où l’on découvre de drôle de choses…des crapauds vivants d’un côté et de l’autre les cuits, pattes écartées, des pâtes de buffles aux écureuils morts ou encore de drôles de petits poissons. Bref, un marché stupéfiant. L’attraction qui mérite toutefois vraiment le détour étant la procession des moines pour les offrandes du matin. Bon, là, il faut se lever de bonne heure ! Un peu difficile vu qu’il fait assez frais dans les montagnes. Mais lorsque nous les voyons apparaître, nous en oublions tout le reste. Les gens sont agenouillés sur des nattes et attendent de pouvoir faire leurs offrandes aux moines qui passent. Cela reste principalement de la nourriture. Et puis, non loin, se sont des enfants aux tenues sales et dépareillées qui attendent que les moines à leur tour, leur offrent de quoi se nourrir. La procession se fait en silence. La seule chose qui vient perturbé ce spectacle étant certains touristes peu respectueux qui s’approchent à moins d’un mètre des moines pour les prendre ou se faire prendre en photo. Pourtant la règle est simple, si le touriste ne fait pas d’offrandes, il doit respecter une certaine distance. Dommage que cela devienne de plus en plus touristique car ils viennent à grand coup de minibus et cela en devient désolant.

Nous aurions bien passé quelques jours de plus mais voilà, notre passeport nous attend à l’ambassade d’Inde, à Vientiane. Retour donc dans la capitale où surprise, nous retrouvons Flo et Alain. Et oui, même en voyage il arrive d’avoir de petites surprises. La leur étant qu’ils n’avaient plus assez de page dans leurs passeports pour le visa de la Thaïlande. Et ce genre de petit ennui prend facilement une semaine au vu de la rapidité de l’administration française !! Donc c’est avec une mine un peu désespérée que nous retrouvons nos compagnons de route. Mais il suffit de passer le week-end ensemble, de voir chanter Paul dans un bar et voilà, le moral remonte gentiment. Il est temps, à présent, de faire nos adieux à Marianne et Paul. Ils nous quittent définitivement pour rejoindre Bangkok pour se rendre par avion en Birmanie. Les adieux sont difficiles après avoir passé presque un mois ensemble. Mais on se retrouvera… Puis 2 jours plus tard, c’est une fois encore l’heure des adieux avec Flo et Alain. Et une fois de plus, il est difficile de quitter les gens que l’on apprécie ! Ils n’ont toujours pas reçu leurs passeports mais pour nous, il est temps de reprendre la route. Enfin plutôt l’avion car nous devons rejoindre Luang Namtha, au nord du Laos. Et faire deux fois la route de montagne, ne nous tentent absolument pas !

 

 

 

Nous voilà maintenant à bord d’un avion à hélices aussi grand qu’un mouchoir de poche. Il est bruyant, petit et surtout sans confort. L’aéroport de Luang Namtha ressemble davantage à un hangar avec un tapis roulant de 2 mètres à peine ! Autant dire qu’il ne sert à rien. Nous étions étonnées de voir les gens habillés de doudounes et de pantalons alors que nous, nous étions encore en t-shirt et short. Mais en sortant de l’avion, nous avons compris pourquoi. Nous venons de perdre 20°. Les nuits promettent d’être fraîches ! Nous trouvons une guesthouse facilement et visitons la ville. Il ne nous faudra pas longtemps car elle n’est pas très grande et surtout il n’y a pas grand-chose à faire ! Les touristes viennent ici pour voir principalement les tribus du nord. Mais au vu du prix exorbitants que les agences demandent pour faire un trek de 1 à 3 jours, nous préférons louer un scooter et aller à leur rencontre de nous-mêmes ! Il nous suffit de ¾ d’heure pour arriver dans un village. De petites cahutes en bois agrémentées d’herbes séchées sur le toit, forment les habitations de ces gens. Nous rencontrons quelques habitants qui se précipitent sur nous pour nous vendre des colliers et des bracelets faits mains ainsi que quelques chapeaux typiques. Nous croisons quelques chiens, quelques cochons et enfin quelques enfants. Ils se prêtent volontiers au jeu des photos et sont tout fiers de se voir ensuite. Nous reprenons notre scooter et voyons des gens de la tribu des Hmongs couper les herbes et les faire sécher au bord de la route. Une fois séchées et rassemblées, ses herbes formeront un balai qu’ils vendront ensuite en ville. Nous parcourons la journée entière les montagnes et ses fabuleux paysages. En fin d’après-midi, il est temps pour nous de rentrer. L’air est frais et la nuit tombée, il fait vite froid.

C’est de bonne heure que nous quittons Luang Namtha pour la frontière. Après 4h de bus local sur une route très chaotique et entassées comme des sardines à l’arrière du bus, nous arrivons à Houesai où nous prenons une pirogue qui nous emmène de l’autre côté du Mékong.

 

En bref, le Laos c’est…

Un pays d’Asie encore préservé du tourisme de masse mais déjà habitué aux touristes fortunés et tout y est déjà trop cher à l’instar du Cambodge. Les paysages sont de toute beauté et la sérénité règne encore. Les gens vivent tranquillement et ne sont absolument pas stressés par le travail. Donc il vaut mieux être patient.

Suite de notre périple : Thaïlande

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