Mexique

 

27 décembre 2008, nous faisons notre entrée au Mexique. Passage de douane éclair, aucun contrôle!! Nous nous retrouvons de l'autre côté dans un endroit genre... "la zone"!!! La route est défoncée, des gens partout, la rue est insalubre tout comme les devantures des magasins. C'est sûr nous ne sommes plus aux USA.

Nous parquons notre véhicule à quelques mètres et revenons à pied pour faire les papiers nécessaires. Là déjà, un Mexicain veut absolument nous conduire au bureau de douane moyennant finances évidemment! Arrivées au bureau, la douanière parle heureusement l'anglais... ouf!! notre espagnol n'est pas encore au point mise à part buenos dias!!! autant dire rien!! Nous lui faisons constater qu'il est étonnant de ne pas avoir été contrôlées en passant. Là, elle nous dit qu'il fait trop froid et que ses collègues ont décidé de ne pas venir travailler!!! On devrait peut-être songer à faire pareil!! Elle nous fournit nos permiso de turista ainsi que le fameux timbre dans notre passeport. Bon, elle a failli l'oublier! Heureusement nous avons été vigilantes. Pour le permis du véhicule, nous devons nous rendre au km 21 pour les formalités. Nous poursuivons à la douane Américaine afin de rendre notre papier d'immigration. A peine de retour au véhicule, notre Mexicain nous demande bien évidemment de l'argent car ce dernier a plus-ou-moins nettoyé le pare-brise!! A ce moment-là, nous n'avions même pas un pesos en poche. Mais de toute façon, il n'aurait rien eu! Nous nous rendons à la banque après avoir fait un sens unique. Il faut dire que la signalisation change du tout au tout dans ce pays et dans ce cas-là, est inexistante!! A la banque, nouvelle aventure... Celle-ci n'accepte que les Euros ou les US!! Et pour l'anglais, il vaut mieux repasser!! Dorénavant ce ne sera plus qu'en espagnol. Et comble de tout, la banquière essaie de nous arnaquer de quelques centimes!!

Nous partons de Nogales pour Hermosillo. Nous faisons la connaissance des "topes" (ralentisseurs). Il vaut mieux y passer à l'allure du pas, au risque de s'envoler!!! A notre grande surprise la route est bonne. De nombreuses stations-services se succédent ainsi que des petites échoppes et des marchands ambulants. Le paysage est désertique et ressemble au sud de l'Arizona. Au km 21, nous nous rendons au guichet pour le fameux papier. Là, il faut des copies de passeport, carte grise, permis de conduire et permis de touriste pour le propriétaire du véhicule uniquement. Inutile de dire que les photocopies sont payantes. Après cela, il nous aura fallu 45 min. pour que la señorita arrive à nous délivrer notre permiso de vehiculo. Une vraie pive!!! Nous passons cette fois-ci un (vrai) contrôle. Ils regardent juste si la vignette du permiso de vehiculo est bien posée sur le pare-brise. Voilà, la paperasse administrative étant faite, nous pouvons enfin partir à la conquête du Mexique!

Après toutes ces émotions, notre estomac crie famine et nous nous arrêtons en bordure de route, vers une petite gargotte. Nous aimons vivre dangereusement!! Là, le menu n'a rien d'exceptionnel... des burritos. Il faut quand même vous décrire la gargotte : 3 planches pour les murs, de la tôle pour le toit, un vieux fourneau à bois, 4 casseroles, quelques tables et n'oublions pas le vieux Mexicain et son chapeau arrivant à cheval. Bref, pittoresque. Le burrito, quant à lui, était exceptionnel, mais alors qu'est-ce que c'est fort!!! Il faudra bien 2h pour éteindre le feu. Ca promet le Mexique!!

Nous arrivons en fin d'après-midi à Hermosillo. Nous perdons 2h à tourner en rond afin de trouver notre chaîne de magasins préférés, les Wal-Mart. Ayant passé la frontière sans nourriture, nous faisons donc quelques courses. Là encore, prise de tête, nous n'avons pas regardé le cours du change et difficile ainsi d'évaluer les prix. Du coup, nous optons pour le moins cher d'à peu-près tout!! plus facile ainsi!!! Nous avons même retrouvé du vrai pain, mmmmh comme il croustille sous la dent!! Nous passons notre première nuit ici, sur le parking.

 

 

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà en route pour Chihuahua. Enfin... c'est ce que nous pensions!! Mais il nous est impossible de trouver la bonne route!! Aucun panneau n'indique Chihuahua. Nous demandons notre route lors d'un contrôle routier mais le policier n'écoute pas la question et nous envoie dans la mauvaise direction. Très vite, nous nous en apercevons et faisons demi-tour. Finalement avec un bon sens de l'orientation et la boussole, nous trouvons LA route. A peine sorties de la ville, nous nous faisons arrêté dans un contrôle de police. Ceux-ci veulent juste savoir où nous nous rendons. Ils ont vite arrêté de nous poser des questions lorsqu'ils ont entendu notre espagnol!! Puis, 500m plus loin, rebelote!! Toujours pour demander où nous allons.

La route pour Chihuahua est quelque peu sinueuse et effroyablement défoncée! D'ailleurs, un énorme nid de poule traverse la chaussée à notre passage!! Heureusement notre Dodge est solide, mais nous avons tout de même eu une petite frayeur! Il faut également compter sur de nombreuses vaches ou taureaux se trouvant sur la chaussée, il vaut mieux y faire attention. Il arrive parfois qu'une d'entre-elles se fassent renverser. Pour faire 300km, il nous aura fallu 8h. En même temps, nous ne pouvons dépasser les 40km/h à peu de choses près. Nous aurons droit à deux contrôles, mais cette fois-ci, ils fouillent le véhicule ainsi que la cellule. Mais chose étrange, ils ne regardent aucun document. Certains sont intéressés par la cellule et d'autres, font leur job et cherchent des armes et des produits de contrebande. A la nuit tombée, nous trouvons une petite place le long de la route pour y passer notre seconde nuit.

 

 

Nous pensions que Chihuahua était une ville relativement petite, mais avec ces 600'000 habitants, elle a tout d'une grande. La ville s'étant sur plusieurs kilomètres et rend la visite de celle-ci plutôt difficile. Le centre historique qui est aussi le centre ville est quand à lui assez petit. Nous passons 2 jours à visiter le Palais Fédéral où Hidalgo fut emprisonné puis exécuté dans le Palais du Gouvernement. Dans celui-ci, on peut trouver des fresques de la révolution représentant Hidalgo ainsi que des statues. Nous visitons également le maison de la révolution qui était autrefois le quartier général de Pancho Villa, célèbre bandit devenu révolutionnaire. La maison est restée quasi à l'identique afin de retracer sa vie. Nous pouvons voir sa voiture criblée de balles dans laquelle il fut assassiné. Les Mexicains ont un petit goût pour le morbide... non seulement ils montrent la voiture mais des photos montrent les cadavres de la fusillade. Le corps de Pancho Villa est montré en photo les vicères à l'air!! Heureusement les photos sont en noir et blanc!

Nous découvrons aussi le marché de Chihuahua, très pittoresque, avec ces nombreuses étales. Toutes se succèdent, boulangerie, vendeur de tacos, boucherie, légumes. Tout ceci dans un grand soucis d'hygiène ou alors sommes-nous trop habitués, en Europe, à la chaîne du froid?! En faisant le marché, des enfants vendent à la criée de petites allumettes de bengales, quand d'autres, de la tribu Tarahumara, avec leur robe multicolore, font la manche. Les jeunes filles font des enfants dès qu'elles sont en âge d'enfanter. Cela fait bizarre de voir des gamines de 12 ans portés leurs propres enfants.

La ville est décorée de nombreux sapins, de banderoles lumineuses ainsi que des ornements sur les maisons. Tout ceci s'illumine la nuit ce qui crée une atmosphère féerique. Voilà nous sommes le 31 et nous passons le Nouvel-An ici. Pour l'occasion, nous fêtons cela dans un restaurant typique avec des guitarites, des côtillons, une cuisine très pimentée mais heureusement beaucoup de Piña Colada! Bonne Année à tous, à l'année prochaine!

 

 

1er janvier 2009, nous nous rendons à Creel en longeant la célèbre ligne de chemin de fer du canyon Barranca del Cobre. Ce petit village très touristique, en saison, organise de nombreux trek dans le canyon. Lieu où l'on retrouve énormément de Tarahumara lesquels vendent leurs articles fait mains. C'est sur la route que nous constatons la pauvreté des petits villages. Certains vivent dans des petites cabanes sans électricité d'environ 2x2m! Avec aux abords, chiens, cochons, poules, chevaux, ânes et vaches.

Notre premier camping mexicain est à Creel. Inutile de dire que nous sommes les seules à camper! Pour que l'herbe n'envahisse pas le terrain, quelques chevaux nous entourent, broutant paisiblement. Le camping possède un joli restaurant très typé avec 3 cheminées. Là encore, ils ne parlent quasi pas l'anglais. Mais nous faisons des progrès en espagnol chaque jour et donc, arrivons à nous faire comprendre.

Avant de partir de Creel, nous nous étions rendues dans une agence de tourisme pour leur demander comment était la route de Batopilas, au fond du canyon. Ceux-ci nous ont dit qu'elle était bonne et pratiquable. Alors aventurière dans l'âme, nous nous lançons sur la fameuse route de Batopilas. Celle-ci est non goudronnée et dès le départ, plutôt cahotique. Mais ce n'est rien en comparaison de ce qui nous attendait! Nous faisons du 20km/h dans le meilleur des cas. Bon, en même temps, ce n'est pas comme si nous devions faire 60km!! La route est parsemée de crevasses, de tranchées, de cours d'eau et de pièges en tout genre. Et n'oublions pas tous les animaux qui s'y promènent. Point positif, nous pouvons admirer de jolis petits villages et ses habitants. La vie ici est très rudimentaire, sans eau potable ni électricité. Notre cellule tangue dangereusement de gauche à droite. De plus, il n'y a souvent qu'une seule voie. Nous manquons à plusieurs reprises de toucher les rochers et de glisser en bas la falaise. Nous décidons donc à mi-chemin, de faire demi-tour. La route en contrebas ne s'arrange pas et il nous reste une bonne trentaines de km à parcourir. Bref, la raison l'emporte! Nous avons passé l'après-midi à descendre puis à remonter la route. N'arrivant pas en haut avant la tombée de la nuit, nous campons aux abords de celle-ci. Nous constatons que les Mexicains ne prêtent guère attention à leur véhicule et roulent comme des sauvages, même de nuit. C'est pour cela aussi, que nous trouvons énormément de carcasses de voitures. Et sur le chemin nous rencontrons beaucoup de voitures aux pneus éclatés. Forcément vu les pelleux qu'il y a et les pneus lissent qu'ils ont!

 

 

Nous arrivons à Hidalgo Del Parral et nous sommes quelque peu surprises des hauts de la ville. Cela ressemble plus à un bidon-ville! En plus, les routes sont quasi toutes à sens unique et sont très étroites. Nous trouvons malgré tout le centre-ville qui, quant à lui, est accueillant. Nous le parcourons à pied et flânons dans les boutiques. Certains salons de maisons sont carrément transformés en boutiques, surprenant! Ici, les gens nous regardent tels des bêtes curieuses. Apparemment il n'y a pas beaucoup de touristes étrangers.

Pour nous familiarisé avec le pays, quoi de mieux que d'aller faire des courses! Nous pouvons ainsi voir un magasin vendant des aliments comme des matelas ou des pneus et tout ceci dans un fouilli monumental! Lorsque vous passez au rayon boucherie, cela sent la viande comme si vous étiez à l'abattoir! Bon, nous n'avons pas regardé derrière le comptoir, ils étaient peut-être en train de tuer une bête!! Au rayon poisson, par contre, aucune odeur! Mais à voir la couleur... pas frais le poisson!! Nous avons poursuivi notre enquête au rayon boulangerie... là, il faut mettre sur un petit plateau ce dont on a envie puis passer au pesage. Une chose a retenu notre attention, un gâteau ENORME, faisant une table entière! Ils le divisent en part ENORME pour les clients. Non seulement il est monstrueux mais il fait une épaisseur incroyable! A le regarder, nous avions mangé!!! Pour immortaliser cela, nous avons pris une photo et immédiatement un agent de sécurité est venu nous gronder. C'est sûr que nous sommes des concurrents, à voir nos têtes de touristes!

 

 

Nous constatons que l'Etat de Durango est l'état le pire, pour l'instant, au niveau des routes! Des crevasses de gauche, de droite, bref, vaut mieux être attentif lorsque l'on roule. Sinon pas grand chose à dire sur cet état, ah oui, une petite "mésaventure" nous est arrivées, peu avant la ville de Durango...

Nous sommes dimanche 4 janvier et il est environ 22h, lorsque l'on essaie d'abord d'ouvrir la porte du camper, puis, on toque. Nous demandons qui c’est en espagnol et un homme dit c’est la police municipale. Avant d'ouvrir nous allumons les lumières qui éclairent l’entrée et les deux côtés du camper, puis nous ouvrons la porte. D’abord, personne. Puis, surgit de la nuit 2 hommes cagoulés avec des armes. Bon là évidemment on se dit que ce n’est pas la police !!! et là tout le monde se dit mais pourquoi donc avoir ouvert cette porte ??!! pour situer le lieu où nous nous trouvons, nous sommes aux abords d’un charmant petit lac à côté d’un village. Il y a encore 1 heure, plus de 4 familles pique-niquaient à cet endroit. Bon revenons à nos moutons… Donc là, nous leur demandons leur carte de police. Ils n'en ont pas, bien évidemment! Une chose est sûre, l'un d'entre eux a une fausse arme au vu des cliquetis qu'elle fait, genre gadget! Quant à l’autre par contre, on ne l’aurait pas parié tout de même. Bref, la question n’est pas là ! Evidemment ce qu’ils veulent c’est du pognon. Alors on leur dit que nous n'avons rien, pas d’argent. Nous leur disons en espagnol toujours aussi bien que nous le pouvons, que nous avons travaillé pour nous payer la voiture et les vacances ici. Nous leur signalons au passage que nous ne sommes pas américaines au cas où ils se fieraient aux plaques d’immatriculation. Là, ils redemandent de l'argent et nous leur répondons que nous n'en avons toujours pas, nous leur répétons que nous, nous avons travaillé pour et eux? Et bien comble de tout, ces idiots nous disent qu'ils ne travaillent pas! Inutile de comprendre que se sont des amateurs !! Imaginer pouvoir poser des questions aux gars qui nous braquent est assez... incroyable ??!! Enfin bon, toujours pas d’argent à donner. Les gars continuent à vouloir que l’on éteigne la lumière, exclu bien évidemment. Ces derniers regardaient partout autour de nous savoir s’il n’y aurait pas quelqu’un qui pourrait les voir. Mais malheureusement non, personne ne voit rien, il fait nuit noire et sur la route, à proximité les voitures passent trop vite. Donc nous sommes là, à jouer "à je veux de l’argent", mais moi je vais pas t’en donner. On leur dit de se casser sinon nous appelons les flics. Avec quoi on se le demande! Nous restons donc là (comme des cons). Le petit gros s’impatiente et demande du pognon, on sort notre monnaie et on leur dit qu'il y a que quelques pesos. Il veut des billets, la monnaie ne l’intéresse pas. Il faut croire qu’il n’est pas si pauvre au fond ! Là, nous discutons tranquillement ensemble et nous convenons de leur donner un billet de 100 pesos vu que l'on ne trouve plus nos 20 pesos. Donc on cherche, on trouve d’abord un billet de 200, trop gros ! Puis, on trouve le billet de 100. On le leur tend et on leur dit qu'il n'y a rien d’autre. Voilà fin de l’histoire.

Bon sur le moment, on rigole moins on doit l'avouer. Mais après coup, on trouve cela drôle. En même temps, il fallait voir les énergumènes ! En fait, c’était plus pour avoir la paix qu’on leur a filé l’argent. Mais bon, 100 pesos, cela fait moins de 8 francs suisses ?! Cela ne va pas créer notre perte c’est sûr !

Morale de l’histoire, il y en toujours une… on nous avait prévenues, on l'avait lu également, mais ce genre de truc arrivait sur la Baja ou la côte, pas au milieu du pays. Alors comme quoi, il vaut mieux se méfier partout ! Dommage car jusqu'à présent, où que nous dormions, nous n'avions eu aucun problème. Les gens étaient toujours très accueillants. A l’avenir donc, nous ne songerons plus à dormir au calme dans la campagne, mais dans les villes avec comme meilleures amies, des boules Quies !

 

 

Zacatecas, petite ville charmante aux multiples pavés, très inégaux! Alors pas évident de rouler avec notre Dodgi, surtout que les ruelles sont très étroites et très escarpées. Cette ville a beaucoup de charmes, sa cathédrale est tout simplement splendide avec Dieu, Jésus et les 12 apôtres sculptés autour de la porte principale. De nombreux temples et places sont parsemées dans la cité. Pour rajouter à son charme, un petit téléphérique part de la ville pour une colline à proximité. Celui-ci a été construit par des Suisses, svp!! Trop fort ces ptits Suisses! De là, une vue de la ville et de ses environs. Malheureusement pour nous, le vent est si fort, que le téléphérique n'est pas ouvert. Nous y serions bien allées en voiture, mais là encore, le chemin est trop étroit et surtout, très escarpé. Nous jouons donc la prudence et nous nous limiterons à voir la ville d'en-bas. Un soir, alors que nous mangeons quelques gorditas dans une petite échoppe, nous entendons une fanfare au loin. Nous nous dépêchons et allons voir la fanfare se rapprocher. Nous découvrons un petit âne muni d'un sombrero portant une jarre de maguey. Celui-ci est escorté par un homme, la fanfare puis un cortège. Cette scène est une célébration à la récolte du maguey qui n'est autre que de l'eau de miel. Au passage du petit âne, il vous est offert un verre de maguey, moyennant quelques pesos.

Guanajuato, ville dont nous sommes tombées sous le charme. Celle-ci vient d'être classée au patrimoine de l'UNESCO et l'on se demande même pourquoi ils ont attendu si longtemps! Vrai casse-tête lorsque l'on veut arriver au centre, la ville est remplie de labyrinthes de tunnel qui sortent de gauche, de droite, bref, il faut être né ici pour s'en sortir. De plus, la circulation y est dense et autant dire que les Mexicains ne sont pas très regardant!! A peine entrée dans la ville, nous sommes interpellées par un guide, officiel de la ville, à moto. Moyennant quelques pesos, nous lui demandons de nous trouver un endroit calme et sécurisé pour y passer la nuit. Nous voici parties à travers les tunnels, les rues pavées (plus agréable qu'à Zacatecas), les virages étroits tout en suivant la moto qu'il ne fallait surtout pas perdre. Inutile de dire que nous ne savons pas vraiment où nous allons! Mais nous nous arrêtons près d'un charmant petit lac au nord-est de la ville. Nous sommes près du Palais du Gouverneur est donc la sécurité est de mise dans le quartier. Bref, notre guide a respecté nos critères.

Pour descendre au centre-ville, nous prenons un bus local. Meilleur moyen que de s'immerger dans la culture locale! Le bus est bondé, apparemment c'est l'heure de pointe. Si l'on ne paie pas à l'entrée, c'est en sortant que l'on paie. Un petit bonhomme va-et-vient dans le bus, s'il le peut! afin de vendre ses tickets. 4 pesos aller simple. Nous essayons tant bien que mal de suivre notre plan malgré les sauts que le véhicule fait, les tunnels qu'il passe, mais au final, nous ne savons absolument pas où nous sommes! Tant pis, nous sortons au gré du hasard. Bon, apparemment beaucoup trop loin, nous sommes maintenant à l'opposé de la ville. Nous ferons donc passablement de marche à travers la cité, ces petites ruelles, son marché, et ses nombreuses places ombragées. Avant de repartir de Guanajuato, il ne faut absolument pas loupé son musée des momies. Il est préférable d'y aller en bus, car vous pourriez vous perdre dans la ville, comme nous! Une heure pour trouver la route, et encore, nous avons fait un énorme détour! Comme déjà mentionné, les Mexicains ont un goût prononcé pour le morbide et avec ce musée, ils le prouvent davantage. N'ayant plus de place dans leur cimetière, ils commencèrent à exhumer les tombes les plus anciennes. C'est à ce moment-là, qu'ils s'apercurent que le sol conservaient incroyablement les corps. Ils retrouvèrent donc des gens momifiés, puis créérent un musée afin de les exposer. A l'intérieur, on peut y voir des corps du 19ème siècle encore en très bon état. Certains ont encore leurs dents, leurs ongles, leurs cheveux, parfois même leurs barbes, leurs habits. Ils ont même été jusqu'à exposer des nourrisons ou encore des foetus. Le musée est situé sur l'ancien cimetière et nous pouvons visiter la crypte. Actuellement, ils continuent d'exhumer, au bout de 6 ans, les tombes des cimetières si les gens n'arrivent pas à payer la concession puis, ils les incinèrent.

Guanajuato a également eu un Roméo et une Juliette. Une ruelle leur est d'ailleurs dédiée; la callejón del Beso. Inutile de dire que l'histoire se termine également mal!

 

 

Après avoir quitté avec regret Guanajuato, nous nous rendons en direction de sa grande soeur Guadelajara. Sur la route, alors qu'il faut être vigilent aux topes, aux trous, aux vaches, il faut aussi se méfier des chiens errants. Cette fois-ci, qu'elle fût pas notre suprise de voir un petit chien d'à peine 1 mois et encore, au bord de la route! Nous réussissons à l'éviter de justesse. Nous nous arrêtons afin de le mettre en lieu sûr. Heureusement il comprit vite qu'il n'allait pas survivre aux abords de la route et s'en alla, de lui même, dans l'herbe. Ici, les chiens se reproduisent à la vitesse de l'éclair, tels des lapins! D'ailleurs, les Mexicains en font un commerce incroyable. Les chiots d'à peine un mois sont vendus au milieu des villages et des villes. Ils sont réunis dans des cages à oiseaux microscopiques et sont trimbalés de gauche, de droite jusqu'à ce qu'ils soient vendus. L'endroit qui nous a le plus surpris étant devant un Wal Mart. Le gars vendait des labradors (cela y ressemblait en tout cas) d'un mois, pour 2000 pesos (160 francs), il reste là toute la journée et le soir venu, repart avec ses petites boules de poils. Cela fait mal au coeur que de les voir si jeunes arrachés à leur mère. Mais ici, apparemment cela ne choque personne!

Guadalajara, grande soeur de Guanajuato mais sans grand cachet. Gigantesque ville, très polluée, un smog énorme entoure d'ailleurs la ville. Quelques jolies églises à voir, quelques places à visiter et le tour est fait. Quasi impossible de circuler et de trouver de quoi se parquer! Au Mexique, les panneaux de signalisations ne sont pas toujours présents ou alors les distances ne sont pas notées correctement, en bref, c'est un vrai piège que de rouler ici.

Sur la route de Puerto Vallarta, nous décidons de nous arrêter à Tequila. Petite ville qui abrite une distillerie bien connue la "José Cuervo". Pour nous y rendre, nous empruntons la route de la Tequila avec ces champs d'agaves bleues qui la bordent. Cela ressemble à de gros cactus. Seules les racines, qui ressemblent à un ananas géant, sont utilisées. Nous profitons de visiter la distillerie et d'en apprendre davantage sur la fabrication de cet alcool. L'ivresse au volant, ici, ils ne connaissent pas! Durant la visite, nous pouvons goûter à différents "millésimes" de la Tequila, et en fin de parcous, une leçon de dégustation est offerte, suivi d'une margarita. Pour ceux qui boivent la totalité, le 10/00 est largement atteint à voir certains Américains qui nous accompagnaient! La ville est petite, pavée et tout à fait charmante. De nombreuses échoppes vendent de petits barrils en bois pour y mettre de la Tequila. Sur la place, nous avons droit à un concerto de Mariachis, d'ailleurs originaire de Guadelajara, une démonstration de lasso par des Mexicains et leurs sombreros, tout cela pour les dirigents de l'UNESCO. La ville de Tequila est sur le point de devenir patrimoine de l'UNESCO.

Avant d'arriver à Puerto Vallarta, on passe le Nuevo Vallarta, un prolongement de la ville au nord. Ici, les hôtels règnent en maîtres, de grands buildings se succèdent jusqu'à la marina. Par contre, nous avons été étonnée par le charme de Puerto Vallarta, le centre-ville. Celui-ci a beaucoup de cachet. Les rues, toujours pavées, sont étroites, les petites boutiques s'y succèdent. Une jolie promenade longe la mer jusqu'aux rochers. De nombreuses plages privées se suivent et à la nuit tombée, laissent la place aux restaurants qui y mettent leurs tables. Avec une petite bougie et la mer à proximité, le romantisme est au rendez-vous. A cet endroit, nous rencontrons beaucoup d'Américains et de Canadiens anglophones. Passablement de Mexicains y passent aussi leurs vacances.

A voir sur cette plage, se sont les pélicans qui se jettent dans la mer pour en ressortir avec quelques petits poissons. Ceux-ci pêchent non loin des bateaux et lorsqu'ils plongent, se trouvent à peine à 1 mètre des embarcations. Apparemment ils ne sont pas effrayés. Le spectacle est pour le moins surprenant. On pourrait les admirer dans leur mode de pêche des heures durant. Nous avons essayé d'en charmer un, mais cela n'a pas marché, il n'a pas voulu nous céder sa prise, même le plus petit poisson!

 

 

Pour descendre en direction d'Acapulco, nous passons par la route intérieure. Nous pouvons y admirer une végétation dense, de nombreux palmiers, en fait, nous sommes dans la jungle. Nous pouvons voir de nombreux arbres fruitiers ainsi que quantités de bananeraies.

Notre troisième semaine débute à Melaque. Jolie petite bourgade à l’intérieure d’une crique encore préservée de ce tourisme trop envahissant. Après avoir longé la belle plage de ce village, qui d'ailleurs a un sable parsemé de petites paillettes d'or, nous avons trouvé un petit camping tout au bout de la plage. Pour 40 pesos par jour, nous n’hésitons pas une minute ! C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Marie, Claude, Nicole et Albert, nos voisins. Tous retraités qui profitent d’être ici quelques mois chaque année lorsque chez eux, la neige tombe à n’en plus finir. La plage de Melaque s’étend jusqu’à la prochaine ville Barra de Navidad, beaucoup plus touristique. Une chose particulière à Melaque, se sont le nombre de pélicans qui s’y trouvent ainsi qu’un genre de mouettes. Il y en a tellement que l’on se croirait dans le film « les oiseaux » d’Hitchcock.  D’avantage encore qu’à Puerto Vallarta. Ceux-ci s’envolent, puis piquent une tête dans l’eau afin d’y attraper un ou deux poissons. A peine ressorti de l’eau, ils vident leur poche puis avalent goulument leur prise. Le manège dure ainsi toute la journée. Autour d’eux les mouettes s’en donnent à cœur joie, elles copient leurs modèles ou, pour les plus audacieuses, essayent de piquer les poissons dans le bec des pélicans, petites effrontées va ! Dans le camping, l’effervescence se passe le matin lorsque les vendeurs de petits pains, de fruits et légumes, d’eau potable ou encore le marchand de glace passent. Eux et leur musique qui leur sont propres à chacun, défilent chaque jour. Pour les plus flemmards, inutile d’aller jusqu’au centre du village. Si l’on se lève assez tôt le matin, on peut directement acheter son poisson frais chez les pêcheurs pour 2, 50 CHF le kg. C’est donc ici, que nous faisons une cure de poissons frais ! Avant de l’acheter, nous essayons tout de même de le pêcher. Souvenir lointain d’Alaska qui nous est cher ! Comme certains pêcheurs locaux, nous nous mêlons aux pélicans est lançons notre hameçon. Les locaux, quant à eux, lancent un hameçon tenu par un fil de pêche et en guise de canne à pêche, ils enroulent leur fil sur une boîte en plastique. Pas cher mais assez efficace. Nous, nous avons un hameçon en forme de poisson, celui-ci même qui a attrapé notre beau et bon saumon en Alaska. Mais apparemment pour les poissons Mexicains, ce n’est pas terrible. Ils veulent du poisson frais et pour cela il faut un filet pour les attraper. Certains gentils pêcheurs ont eu pitié de nous et nous ont donné quelques petits poissons à mettre à notre autre poisson. Malheureusement cela n’a eu aucun effet. La seule chose que nous avons pu attraper, c’est un pélican attiré par notre petit poisson frais ! Voilà ti pas qu’il se prend dans l’hameçon de notre faux poisson ! Pour l’en dégager, une seule solution… l’achever !! Mais non !! Le ramener à soi, comme un gentil petit oiseau que l’on ramènerait, sauf que celui-ci fait 2 mètres d’envergure ! enfin bon, il faut bien le libérer… alors on le tire gentiment, il se débat un peu au début, puis, il comprend que c’est pour lui enlever cette chose qui lui tire sa poche. Donc, on le tire et lorsqu’il est assez prêt, en évitant quelques coups d’ailes, on lui saisi le bec. Disons qu’un coup de bec, vu leur taille cela doit faire assez mal. Là, un pêcheur du coin nous aident à le dégager et voilà notre pélican qui s’envole librement et content d’avoir été relâché. Première fois aussi que nous pouvons toucher un pélican ! Apparemment cela arrive fréquemment ici, les pêcheurs comme les oiseaux ont l’habitude de ce genre de petites mésaventures. En même temps, c’est incroyable comme les pélicans plongent si près des nageurs ou des pêcheurs. Ils sont à peine à un mètre lorsqu’ils arrivent avec fracas dans l’eau. Sans oublier qu’ils survolent vos têtes. C’est toutefois magique de les voir ainsi. Ce petit coin de crique ressemble d’avantage à une île. Le matin, tout le monde se dit bonjour, buenos dias ou encore good morning, que cela soit dans le camping ou dans le village tout le monde se salue. Pour  nous rappeler un petit goût du Canada, nous faisons un apéro et un feu de camp avec nos amis Québécois. Poissons, nachos, guacamole et Tequila font forcément partie de la fête.
Malenque petit endroit convivial et chaleureux qu’il faut absolument visiter et si possible, y passer quelques jours pour en savourer toute la quiétude.

Après quelques jours de repos total, qui veut dire farniente, nous quittons le vague à l'âme notre petit coin de parardis pour retrouver la foule touristique d'Acapulco. Sur le chemin, nous trouvons toutefois quelques havres de paix qui méritent quand même quelques photos. A la Bocca de Apiza, un chien d'environ 5 mois, nous a adoptées le temps d'une soirée. Malheureusement il n'est pas possible de nous trimbaler un passager clandestin dans ce pays. Encore, dans ce pays, ce n'est pas le problème mais plutôt les pays voisins!

Nous passons dans l'Etat du Michoacán, premier producteur d'avocats. Il est étonnant de savoir que les avocats ne murissent qu'une fois récolté. Il existe plus de 100 espèces mais la Hass représente plus de 80% de la consommation mondiale et seul 5% des récoltes sont exportées. Autant dire que le Mexique est le mangeur mondial de l'avocat. Le mot avocat vient de l'espagnol aguacate, lui même issu de ahuacatl, un terme náhuatl qui signifie testicule; ces fruits riches et sensuelles pandent languidement par deux, rappelant une partie de l'anatomie masculine. Après ça, c'est sûr que nous ne verrons plus les avocats de la même manière!! D'ailleurs, les Aztèques interdisaient aux femmes de sortir durant les récoltes!

Acapulco est une ville en perpétuel mouvement. Il est donc difficile d'y circuler excepté le soir. Nous profitons d'un bel après-midi pour nous rendre sur une plage de Mexicains uniquement. Autant dire que les deux taches blanches, c'est nous! Mais ici, pas de touristes, pas de hausses des prix au niveau de la nourriture, bref un vrai bonheur! En soirée, nous avons rendez-vous avec les "Clavadistas". Ces plongeurs de la Quebrada, bien connu d'Acapulco, qui se jettent du haut d'une falaise de 35 mètres. L'un après l'autre, ils se jettent dans l'eau faisant chacun des figures différentes. Malgré l'effervescence de cette ville, nous trouvons un petit coin de tranquilité dans une rue adjacente. Même si un petit endroit est trouvé, il faut compter sur les chiens du quartier! Dans ce pays, aucune restriction! Ils peuvent aboyer toute la nuit!! Mais que fait la police!! Il va s'en dire que cette cité est principalement touristique. Il n'y a qu'à voir les nombreux hôtels de luxe que l'on peut y trouver. Après cette brève visite, nous voici parties pour le centre du pays, afin de visiter sa capitale.

 

 

En lisant le guide, nous découvrons avec un peu d'inquiétude que la ville de Mexico brille par sa criminalité. Certes, il ne faut pas dépeindre le diable sur la muraille avant d'y être, mais après notre petite mésaventure, nous sommes devenues quelque peu méfiantes. La pollution de la région est très élevée mais étant dimanche, la circulation est assez fluide et amoindrie. Nous avons de la chance car nous pouvons rouler aujourd'hui. La pollution est telle qu'une restriction a été signifiée. Notre numéro d'imatriculation se terminant par un 1, nous ne pouvons pas rouler le jeudi. Ouf, sauvées! Nous passons l'après-midi à visiter le centre historique de la cité. Au rythme de puissants tambours, des danseurs "concheros" parés de plumes et de bracelets de coquillages aux poignets et aux chevilles, rappellent l'héritage aztèques. Nous visitons la cathédrale Metropolitana qui est de toute beauté. Celle-ci est immense et possède de nombreuses chapelles. Son imposant autel est un spécimen de sculptures et de peintures baroques. Malgré de magnifiques vestiges coloniaux, la ville de Mexico reste toutefois assez sale. Sorti des endroits touristiques, la pauvreté, la saleté sont omniprésentes. Nous traversons le marché où se vend tout et rien. Des dvd, des cd, en passant par des panchos, des pulls en laine, sans oublier les étalages de nourriture locale. Il faut préciser que nous sommes passées de 34° C à 20° C. Ce qui fait un choc thermique pour notre pauvre corps. D'ailleurs ici, ils ont froid; certains Mexicains portent même des doudounes et des gants! Que feraient-ils s'ils faisaient un petit tour chez nous!!

En rejoignant notre véhicule, peu avant notre départ de Mexico, quelle ne fut pas la surprise de voir un sabot attaché à une roue de notre char. Nous interpellons un agent du stationnement qui patrouille en petite camionnette et là, lui demandons s'il peut faire quelque chose. Une demi-heure de négociations intensives autant en anglais qu'en espagnol svp! Résultat, ils enlèvent le sabot, et aucun amende à payer. C'est pas bô la vie??!! Du coup, nous économisons la modique somme de 40$! Bon, il faut la jouer finaude... On leur a expliqué que l'on s'était faites braquées et déposédées de tout notre argent. Impossible de payer l'amende! Finalement ils ont eu pitié! Bon, la dedans, il y a tout de même une part de vérité qu'on se le dise! Pour le petit mensonge, nous irons à l'église faire quelques "Avé Maria"!

Notre visite de Oaxaca commence par le site archéologique de Monte Albán, un des plus impressionnants du Mexique. Ce site ancien des Zapotèques connu son apogée entre 300 et 700; la majeure partie des vestiges aujourd'hui visibles, date de cette époque. Ce site dégage une atmosphère à la fois paisible et mystique. Du haut des marches d'un temple, nous imaginons la vie telle qu'elle était à cette époque et méditons un instant. De cet endroit, nous pouvons admirer une vue imprenable sur l'immense ville de Oaxaca. Nous poursuivons avec la découverte de celle-ci. Un peu déçues car elle ne dégage pas l'atmosphère tant attendue. Quelques édifices, des rues pavées et beaucoup d'étudiants. Bref, on en fait vite le tour ! A la sortie de Oaxaca, nous passons par El Tule. Petit village devenu célèbre grâce à son arbre gigantesque. Cette biomasse d’un seul tenant est considérée comme la plus importante dans le monde. Avec ses 58m de circonférence et ses 42 m. de hauteur, ce gros cyprès (de la même famille) aurait officiellement entre 2000 et 3000 ans.

 

 

Sur la route de San Cristobal, nous avons passé notre première nuit à Arriaga. Petite ville en bordure de nationale. Seules les routes principales sont asphaltées, les autres sont faites de terre et de cailloux. Pensant dormir au calme, ce n’était pas sans compter sur le vent ! Jusqu’à présent, nous avions eu les chiens hurleurs, la circulation intense, les sorties de boîtes et ses fêtards mais le vent n’était jusqu’à présent pas de la partie. Donc, en cette soirée chaude, un vent chaud et tempétueux vient ébranler notre cellule. Une nuit tumultueuse nous attendait. Nous dormons d’un sommeil saccadé, au rythme des rafales. Pensant à chaque instant se renverser. Matin difficile, yeux pochés, la joie se lisait sur nos visages. Une faim de loup, mais pas de petits pains ! Tôt le matin et déjà à la recherche d’une panaderia. La seule que nous trouvons est fermée, nous nous dirigeons donc sur le marché. Après avoir sillonné toutes les rangées, passer par la boucherie, son étalage de viande et ses quarts de vaches suspendus, par les légumes et fruits de tous genre, sans parler des bonnes odeurs de poissons frais, nous finissons par tomber miraculeusement sur un vendeur de pain. Notre petit déjeuner en est sauvé !

Nous arrivons  à Chiapa de Corzo sans encombre malgré les informations de rebelles sévissant sur cette route. Nous découvrons une charmante petite bourgade décorée en apparat de fête. Après un tour de ville et de son embarcadère, nous nous arrêtons au bord de la rivière sur une terrasse. Une ambiance locale, rythmée aux sons d’une batterie et de deux  xylophones, agrémentée de vacanciers mexicains s’adonnant à leurs danses favorites. Chacun tape dans ses mains ou bat la mesure avec le pied. Quoiqu’il en soit, chacun profite de cet instant où le temps semble s’être arrêté. Le soir venu, la ville s’anime pour célébrer la fête de « janvier ». Cela débute par un cortège avec de nombreuses reines, des chars décorés, danseurs et fanfares, des jeunes hommes habillés en femme dansant « las chuntàs », ainsi que des « parachicos » portant masques et perruques blondes. Tout ce petit monde défile autour de la place du village où se tiennent des carrousels, snacks, restaurants et marché. Chaque spectateur est à l’affût de recevoir un petit quelque chose d’une reine. Que cela soit bonbons ou cadeaux, l’euphorie est la même ! Une foule incroyable va et vient dans le labyrinthe des stands. La feria attire apparemment tout le voisinage. Un tel monde est inimaginable. Joviales d’avoir passé une bonne soirée, nous retournons à notre domicile. Notre deuxième nuit se passe sur le parking du magsin Super Che. Nuit calme, sans chien, sans fêtard et surtout sans vent ! Une nuit parfaite.

Une montée interminable pour accéder à la ville de San Cristobal de Las Casas. Nom tout aussi interminable, cela dit en passant ! Cette cité coloniale nichée au cœur du « valle de Jovel » abrite une communauté de Mexicains ainsi que d’étrangers un peu bohème. Une atmosphère paisible règne ici. On s’y sent bien, on s’y sent comme chez soi. La place du 31 mai et ses arbres apportent un endroit ombragé où il est bon de s’y arrêté afin de voir vivre les gens d’ici. Vers le temple de Santo Domingo, on y découvre un marché artisanal où hamacs, vêtements et divers produits sont fabriqués par des indiens de la région. Pour varier notre plaisir, nous décidons de faire une ballade à cheval de quelques heures ! Du centre-ville, nous nous dirigeons dans les bidonvilles des alentours de San Cristobal de Las Casas, qu’ils nomment ici, ceinture de la pauvreté. De simples cabanes en bois, parfois en brique si minuscule qu’il est difficile d’imaginer une famille entière vivre là. Ces gens sont des indiens de San Juan de Chamula ainsi que des localités avoisinantes, chassés de leur village après s’être reconvertis au protestantisme, sous l’influence de missionnaires étrangers. Ces gens, privé d’emplois, d’éducation, d’infrastructures de base, conçoivent leur artisanat afin de les vendre au marché. Là, Tam prend possession d’un petit cheval blanc que l’on appellera par la suite bourrique, au vu de sa rapidité ! Sab, quant à elle, aura le sprinter du groupe. Cheval couleur sable, trop maigre, mais avec une bonne endurance. Ici, que l’on se le dise, les animaux restent au rang d’animaux. Chats, chiens, chevaux, ne sont pas des animaux domestiques. Le chien est là pour monter la garde, le cheval pour être utilisé. Quant au chat, que nous voyons très rarement depuis que nous sommes au Mexique, quant à lui, il est là… pour faire joli ! Donc inutile de dire l’état dans lequel peuvent être certaines de ces bêtes. Tous ces animaux ont une crainte incroyable de l’homme. En même temps lorsque l’on voit à quel point le cheval est cravaché, on comprend pourquoi celui-ci craint l’homme ! A cheval, nous pouvons admirer les magnifiques plateaux dominant la région de San Cristobal de Las Casas.  Nous longeons une rivière, passons près de rochers, suivons la seule route pour San Juan de Chamula. Décor bucolique mais là encore une pointe de dégoût face aux nombreux détritus le long de notre parcours. Où que l’on soit apparemment, que cela soit sur de grandes artères ou comme là perdu au milieu de la forêt, les déchets jonchent le sol. Pas d’usine d’incinération dans ce pays. Les Mexicains les jettent n’importent où, parfois les brûlent devant chez eux. Plastique, déchets végétaux, papiers, conserves, tout y passent ! De temps à autre, nous voyons de grandes déchetteries. Ils y mettent le feu ou alors recouvrent le tout avec de la terre, espérant peut-être que cela dégrade avec le temps. Enfin, bon, il ne faut pas que cela gâche le plaisir de se promener dans cette magnifique région. Après avoir trotté et galoper, nous arrivons au village de San Juan de Chamula. Village indiens aux pratiques religieuses uniques en leur genre. L’église est blanche et bleue avec une inscription de fleur au-dessus de la porte. De jolis rubans de couleur partent du sommet de l’église pour rejoindre le centre de la place qui se trouve devant. La porte légèrement ouverte donne sur un parterre de catelles blanchâtres. Là, le sol est parsemé d’épines de pins. Une vision féerique s’offre alors à nous. Une multitude de bougies sont allumées sur des tables faisant le tour de l’église. Celles-ci sont placées devant des vitrines représentant des saints. Les indiens se placent devant leur saint, allument de petites bougies sur le sol et prient ainsi baisant quasiment le sol. Puis, chantonnent à voix haute malgré les autres pratiquants. Chacun y va de ses chants, de ses louanges, de ses prières à voix haute. L’odeur de pin envahit l’église somme toute très épurée. Aucun banc, aucun autel, aucun vitrail. Rien. Le minimum suffit à leurs croyances, à leurs pratiques. Nous nous promenons sur la place du marché ainsi que dans quelques rues. Les gens d’ici tolèrent les touristes mais sans grand intérêt. Quelques petits enfants tentent de vendre leurs bracelets mais le dialogue s’arrêtera là. Nous repartons avec nos montures par le même chemin. Après 4 heures de promenade sur des selles en bois, l’expression « avoir le cul tanné » prend donc toute son ampleur !

Nous quittons San Cristobal pour rejoindre Palenque. Une route sinueuse, remplie de topes non signalé nous fait détester le trajet jusqu’à cette ville. La descente depuis San Cristobal, située à 2163m, nous fait découvrir une végétation de plus en plus luxuriante. La température augmente progressivement ainsi que l’humidité. Nous passons par de nombreux villages d’indiens, dans la région où Emiliano Zapata a ses partisans. Endroit dit-on risqué pour les touristes. De nombreux Zapatistes ont bloqué la route afin que quelques pesos soient versés à la cause. Rien de bien méchants mais souvent cagoulés et armés. Enfin bon, nous avons cette fois-ci été épargnées ! Quelle chance ! Quelques 50 km avant Palenque, se situe un endroit paradisiaque appelé Agua Azul. Les magnifiques cascades où des tonnes d’eau d’une blancheur éclatante se déversent dans d’innombrables bassins turquoise, entourés d’une jungle luxuriante. De petits marchands et restaurants jalonnent le site et chacun rivalise d’astuces pour attirer les touristes. Nous arrivons à la tombée de la nuit à Palenque. Nous nous dirigeons directement sur les ruines et trouvons tout au long du chemin des campings et des cabañas. Notre choix se portera sur le dernier camping à 100m de l’entrée. Ranch possédant vaches, chèvres, moutons et chevaux. C’est dans cet endroit paisible que nous passerons 2 belles nuits, mais surtout au calme. Nous entendrons tout de même quelques singes-hurleurs dans la jungle proche. Au petit matin débute la visite des ruines du site archéologique de Palenque. Nous ne passons pas moins de 3 heures à nous promener parmi les temples ; certains très bien restaurés ou encore bien conservés, quant à d’autres, dans la jungle, envahis par les herbes et la mousse. Nous profitons de ces instants de calme et de tranquillité avant l’arrivée des cars de touristes.  A notre retour, nous rencontrons Dan, notre voisin le plus proche, soit un canadien d’Alberta. Après avoir fait sa connaissance, nous apprenons que lui aussi est passé par Melaque et donc, connaît également nos amis Québécois Nicole, Albert, Marie et Claude. Apparemment le clan des Canadiens est très petit ! Nous visitons la ville de Palenque assez rapidement car celle-ci n’a aucun intérêt.

En passant la frontière de l’Etat de Campeche, nous avons droit à une inspection sanitaire. Du coup, nos oranges posent forcément problème ! Le souci étant la léprose. Seule solution mise à part de jeter la marchandise, en faire du jus. Nous voilà en train de presser quelques 5 kg d’orange, et ceci à la main bien évidemment ! Après une demi-heure, nous reprenons gentiment la route et quelle route ! Celle-ci est plate et droite ! Un pur bonheur ! Nous commençons à apprécier les routes Mexicaines… bien qu’il y ait toujours et encore des topes ! Nous faisons une brève halte à Campeche, ville au bord du golfe du Mexique, afin d’y passer la nuit. Cette ville n’a rien d’extraordinaire hormis sa place, son église et ses maisons colorées.

 

A l’approche de la frontière du Yucatan, les routes deviennent extraordinairement plates, bien asphaltées et droites ! Nous passons la porte de l’Etat au beau milieu de la jungle. Nous voici maintenant sur le site archéologique d’Uxmal. Il fait un temps grisâtre et la chaleur est étouffante. On prierait presque pour une averse afin de nous rafraîchir mais que nenni ! Pas la moindre goutte. Nous passons quelques heures à déambuler dans le site. Quasiment aucun touriste n’est là, un vrai plaisir ! Ce site est extrêmement bien préservé et nous observons encore beaucoup de sculptures et de hiéroglyphes. La différence par rapport à Palenque, c’est qu’ici le site est construit en pierre de calcaire rosé.  Nous pouvons admirer les gardiens de ces pierres soit un genre d’iguane.

A Merida, nous pouvons admirer toute l’emprunte des conquistadors Espagnols sur de magnifiques bâtisses. Nous faisons un rapide tour de ville car il y a trop de monde pour nous et une circulation dense. Notre tour passe forcément devant la cathédrale puis par leur Zocalo. Parc au milieu de la ville. Très vert et surtout ombragé, un vrai régal ! Une chose excellente ici, c’est qu’il y a des prises électriques et du Wifi gratuit. Les gens s’en donnent à cœur joie, Mexicains ou touristes, beaucoup de gens avec un ordinateur sur les genoux sont ici. A la tombée de la nuit, des milliers d’oiseaux se donnent rendez-vous dans les arbres du parc. Cela piaille dans tous les sens pendant quelques heures et puis, pouf, silence. Le parc est à nouveau aux Mexicains. Qui cela dit en passant sont tout aussi bruyants!!

Pour aller à Cancun, nous prenons la route gratuite, les autoroutes étant vraiment hors de prix dans ce pays ! C’est ainsi que nous pouvons voir à nouveau la pauvreté dans la jungle. De petites branches d’arbres assemblées les unes-aux-autres constituent un mur pour en faire une mignonne petite cabane. Ces cabanes sont composées d’une seule pièce comme à l’ancienne. Certains « riches » ont tout de même quelques maisons en brique. Mais leur richesse s’arrête là.  A ce moment précis, il fait une chaleur étouffante. L’air ne circule pas au vu des nombreux palmiers et arbres qui se trouvent tout autour de nous. Apparemment en cette saison, les Mexicains n’ont pas très chaud à voir. Ils portent encore pantalon ou encore petit pull léger. Nous, en t-shirt et en short, nous avons juste l’impression de nous liquéfier ! C’est ici, que nous voyons le plus de gens sans chaussures, quant aux enfants, ils jouent nus dans la terre. Très peu ont des automobiles. Ils ont quasi tous des vélos transformées en petite chariote.

Nous savions que Cancun était très touristique mais le voir en est désolant ! Cancun a été entièrement construit dans les années 70, alors que ce n’était qu’un simple port de pêche. Les promoteurs voulaient en faire la rivale, côté Caraïbes, d’Acapulco. Le pire, c’est que les restaurants, les pubs et autres ont adaptés leur prix par rapport aux touristes. Sans compter qu’ils sont américanisés ! C’est donc des prix américains avec des pourboires américains ! Ce qui n’est pas normal vu que le reste du pays ne pratique pas le 15% ! Nous avons forcément fait la remarque à notre serveur qui en était quelque peu décontenancé. Pourquoi payer 15%  si dans le pays tout entier cela ne se pratique pas ? A part cela, forcément les hôtels se suivent ainsi que les plages. La ville en elle-même n’a rien pour elle. Les plages sont idylliques certes, d’un vert turquoise et d’un bleu crystallin, cela donne forcément envie. Nous continuons tout de même jusqu’à Playa del Carmen. Malgré le tourisme, joli petit endroit pour s’y promener. Là encore des américains et les prix qui vont avec. Ils sont partout ceux-là ! C’est ici que nous avions décidé de faire une après-midi plage, mais c’était sans compter sur une tempête tropicale qui s’abattait sur nous. Il y a tout de même de l’injustice n’est-il pas ?? Grâce à l’orage, nous avons pu laver notre voiture. Version mexicaine, lorsqu’il pleut, vous pouvez laver gratuitement votre voiture. En même temps vous prenez une douche et Dieu que cela fait du bien !

Nous faisons maintenant notre dernière ligne droite en direction de Chetumal, peu avant la frontière du Bélize. Première ville où l’on voit des enfants en roller. Apparemment ils viennent de découvrir ce divertissement.

En bref, le Mexique c’est :

La Tequila et le Metzcal, les piments à toutes les sauces, une cuisine colorée tout comme ses marchés, un artisanat bien développé, des plages splendides, une jungle dense, des sites archéologiques de toute beauté, des routes sinueuses à souhait parsemées de pièges en tout genre, de la musique très bruyante, des klaxons à-tout-va, aucune application des règles de circulation, des voitures qui tombent en ruine ou qui prennent feu, des ateliers de mécanique improvisés, une misère encore bien présente, une pauvreté visible en banlieue des ville, tout ceci ensemble font de ce pays haut en couleur, une expérience inoubliable et riche en découvertes.

Suite de notre périple : Belize

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