5 mai 2009, après avoir franchi le pont qui sépare le Pérou de la Bolivie, nous passons au bureau d’immigration. En 5 minutes nous voici enregistrées dans le système. La douane est à 500m et faisons là aussi rapidement le papier du véhicule. Nous n’irons pas plus loin car la nuit est tombée et la route asphaltée du Pérou est devenue, en Bolivie, une piste quelque peu scabreuse. Nous continuons à longer le lac Titicaca durant quelques kilomètres et nous nous arrêtons pour faire le plein. Là, quelle ne fut pas notre surprise de voir que le prix pour les étrangers est un peu plus du double ! Lorsque nous demandons la raison au pompiste, il nous explique simplement que l’essence est moins chère qu’au Pérou. Du coup, tous les Péruviens débarquent avec leurs jerricans pour faire le plein. Un décret a donc été mis en place et durant les 50 premiers km après la frontière, le prix de l’essence est doublé pour les étrangers. Inutile de dire que nous avons poursuivi notre route afin de dépasser cette limite. L’arrivée sur La Paz est quelque peu extraordinaire. Nous surplombons la ville, cette immense cité dont on ne voit pas la fin. Des maisons se chevauchent le long des collines avoisinantes. Nous entrons dans cet immense brouhaha, ce flot incommensurable de véhicules et ces rues quasi toutes à sens unique, ce qui rend le trafic plus que difficile. Hormis les artères principales, les rues sont très étroites et les petits marchands n’hésitent pas à envahir la chaussée. Mais nous trouvons une place de parc idéale, devant la prison de San Pedro. Au moins là, notre voiture ne risque rien. Nous pouvons maintenant visiter la capitale de la Bolivie en toute quiétude. Rien d’extraordinaire n’est vraiment à voir ici. Beaucoup de travaux empêchent les piétons de marcher en ville, sans compter que les automobilistes n’y prêtent guère attention. Au vu du nombre de voitures, la pollution est telle que nous toussons à tout bout de champ. Difficile d’imaginer de vivre dans une atmosphère pareille ! Nous ne resterons que 2 jours, d’autres choses bien plus belles nous attendent dans ce pays. Pour nous rendre à Potosi, nous passons par des paysages splendides, de ceux que l’on s’arrête pour en admirer toute l’ampleur. Certes la route n’est pas bonne mais la vue que nous avons là, en vaut tellement la peine que nous oublions ces petits tracas. Nous traversons des contrées très asséchées, passons par des villages ne vivant que de l’élevage de moutons mais plus particulièrement de lamas. Ici, lamas et vigognes uniquement ; les alpacas sont restés au Pérou. La pauvreté est visible. Des enfants portant des habits déchirés qui ressemblent davantage à des guenilles ! Tous ont le visage noirs de saletés, ils ne sont pas lavés et une certaine odeur s'en dégage! Leur quotidien est là, l’école n’est fréquentée que les 10 premières années de leur vie et encore. Ils travaillent rapidement aux champs quand il y en a ou sont simplement bergers.
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Nous voilà à présent sur la route d’Uyuni où nous croisons passablement de troupeaux de lamas que nous ne cessons d’admirer. Allant du blanc immaculé au moucheté, à celui aux yeux bleus, il y en a pour tous les goûts. C’est là aussi, près d’un troupeau de lamas que nous prenions en photo, que nous nous faisons "lincher" par la bergère. Celle-ci n’apprécie guère que nous prenions ces lamas en photo et nous lancent impunément des cailloux dessus pour nous le faire comprendre. Les Boliviens n’apprécient guère les touristes et ceci en est bien la preuve. Beaucoup sont agressifs, malhonnêtes et tentent à chaque instant de nous extorquer quelques dollars. Nous ne sommes pas les seules à faire cette fâcheuse constatation malheureusement ! Beaucoup de voyageurs ou même de simples touristes ont vécu les mêmes situations. Dommage que cela entache l’image de la Bolivie, elle qui possède pourtant énormément de richesses. Nous vivons sur la route d’Uyuni notre première crevaison. Au vu de la piste, ce n’est pas étonnant ! Mais pas de soucis… entre filles ont se débrouillent à merveille. Nous faisons connaissance avec le crique, la roue de secours et voilà nos petits muscles au travail. Cela faisait bien longtemps… Et hop, en deux, trois mouvements, le tour est joué et nous repartons en espérant qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise jusqu’à Uyuni. A notre arrivée, nous subissons une fois de plus une certaine discrimination. En effet, le pompiste de la station veut nous faire payer plus du double du prix affiché. Bien qu’étant à plus de 120 km de la frontière, cela n’a pas lieu d’être. Mais voilà un soi-disant décret de la municipalité doit être appliqué. A la deuxième station, c’est encore mieux. Là, ils ne servent pas les étrangers ! Welcome en Bolivie. Cela donne vraiment envie d’y venir et surtout d’y revenir !! La ville n’est pas du tout comme nous l’imaginions. Très épurée, elle ne possède que quelques hôtels, boutiques mais ne ressemble en rien à une ville très touristique. Nous prenons une chambre dans le soi-disant meilleur hôtel de la ville. Il fait un froid de canard et le chauffage d’appoint n’est certes pas vraiment suffisant, au vu de la température extérieure nocturne de 0°. Dès le lendemain, nous organisons notre tour dans le fameux Salar de Uyuni qui durera 3 jours et 2 nuits. C’est en cette belle matinée du 11 mai 2009 que nous partons pour ce trek que tout bon visiteur de la Bolivie vient faire. Nous sommes 8 à bord de notre 4x4. Hormis le chauffeur, la cuisinière suit toujours son équipage. Nous faisons là, la connaissance d’un charmant couple de Bretons. Colette et Charles sont de joyeux retraités qui jouissent pleinement de leur temps. Voyageant ainsi entre 6 et 10 mois par année, laissant leur camping-car sur place, et rentrant chez eux durant quelques mois pour leur famille. C’est ainsi que nous apprenons à les connaître durant cette escapade de quelques jours. Notre premier arrêt se fait au cimetière des trains. Ces derniers ont terminé leur course ici, pour la dernière fois dans les années 60. Ces engins servaient au transport du charbon et du borax entre la Bolivie et le Chili. Le second arrêt se fait dans un petit village où le sel du Salar est exploité. Construction de maisons, de statues, de tables. Les blocs sont lignés et l’espace entre deux lignes est l’équivalent de 5 années. Il faut donc beaucoup de temps pour la conception d’un bloc de sel. D’ailleurs nous visitons également un hôtel construit entièrement en sel. Les chambres, la salle à manger, tout est en sel. Assez incroyable à voir. Pour notre repas de midi, nous faisons halte à l’île de Pescadores. Pendant que notre cuisinière nous concocte un bon petit repas sur une espèce de socle en métal relié à une bouteille de gaz, nous nous promenons sur l’île envahie de cactus géants. Personne n’y vit excepté des lapins à queue d’écureuils que nous apercevons de loin. Le Salar d’Uyuni entoure cette île qui en redevient vraiment une au moment de la saison des pluies. Le Salar devient alors un miroir géant. Heureusement que le numérique a été crée ! Nous mitraillons tant que nous pouvons. Nous nous prenons au même jeu que tout le monde ; assis, coucher, ou encore sur les mains, il n’y a pas de meilleure façon que de nous immortaliser à cet endroit. Certains n’hésite pas à ce mettre en caleçon et font semblant de plonger dans cet immense lac salé.
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Sur la piste de retour à Potosi, nous rencontrons deux jeunes Français à moto faisant une partie de l’Amérique du sud. Il va de soi que nous nous arrêtons afin de papoter. Cela doit être sympa de voyager à moto, évidemment à condition que la météo si prête ! Quoique en Bolivie et au Pérou, nous n’avons pas trop eu de mauvais temps, c’est les températures un peu fraîche qui peuvent rebuter mais bien équipé cela doit le faire. Peu après notre arrêt, nous crevons pour la seconde fois ! Ainsi nous aurons testé l’aller et le retour à Uyuni ! Mais bon, on ne va pas se formaliser, on ressort le matos et on recommence ! A Sucre, nous faisons à nouveau une halte. Cette ville est tellement accueillante qu’il fait bon s’y arrêter. Non loin de là, Tarabuco et son marché, le plus connu de Bolivie. Joli mais rien de comparable à Chichicastenango au Guatemala. Les gens sont en habit traditionnel, coiffés de drôles de chapeaux. Certains ont même des chapeaux version casque de conquistadors. Intéressant pour des gens conquis par les Espagnols, de garder ce genre de trace. Village typique vivant encore au rythme des ânes que l’on peut voir nombreux à l’extérieur du marché. A partir de là, la piste est ces nombreux cailloux vont nous mener à travers de charmants petits villages, des rivières pas tout à fait asséchées, des forêts tropicales et des canyons escarpés. Certes pas beaucoup de touristes ne passent par là, mais le paysage, il faut l’admettre, est de toute beauté. Les gens sont curieux à notre approche et nous regardent souvent comme des choses étranges. Après 2 jours de piste, c’est en criant victoire que nous nous engageons sur une route asphaltée. Pour nous, c’est un peu l’eau de notre désert ! Evidemment cela à un prix. Toute route asphaltée de Bolivie se paie. Nous en avons ras-le-bol de nous faire sans arrêt arnaquer tout cela parce que nous sommes touristes. Payer plus les péages, payer plus l’essence, bref, vous êtes touristes, vous en avez les moyens! Et bien ayant vu ce que nous venions voir en Bolivie, nous sommes ravies d’en sortir assez rapidement. Nous faisons une dernière fois l’expérience d’un Bolivien peu enclin à nous aider et nous indiquer la bonne route. Arrivées à Boyube, la route du Paraguay nous est indiquée en passant par General Eugenio A Garay. Nous passons deux jours à traverser des bois, des pistes ensablées, à voir des vaches, des chevaux et des cigognes. En résumé la Bolivie c’est… Une grande désillusion pour nous ! Certes elle regorge de splendeurs telles le Salar d’Uyuni, les lagunas Colorada, verde et bien d’autres. Un vrai paradis règne en Bolivie, dommage qu’il soit entaché par une population réticente aux touristes. Souvent agressifs et parfois même malhonnêtes, nous avons vécu certaines situations peu enclines à nous faire revenir dans ce pays. Toutefois, nous avons à l’inverse rencontrés des gens formidables et tout à fait ouverts. Mais la réalité en est que ce n’est pas la majorité. |