Paraguay

 

Nous nous sommes tellement réjouies de quitter la Bolivie, que nous avons bêtement suivi les instructions d’un Bolivien ! Lorsque ce dernier nous a dit qu’il fallait rouler sur une piste pour rejoindre la douane du Paraguay, nous n’avons guère été étonnées. Mais nous nous attendions certainement pas à faire un rallye dans la forêt et dans les dunes !!! Tout d’abord il faut savoir qu’il y a des dunes au Paraguay !! Le saviez-vous ?

Après mûres reflexions, nous décidons de poursuivre malgré tout. Nous passons encore 2 campements militaires puis nous arrivons à une piste de sable. Enfin nous avons déjà un peu de sable mais là, cela se complique. Beaucoup de sable et surtout une hauteur que notre bas de caisse touche un peu trop souvent. Et la catastrophe arriva. Nous voilà plantées dans le sable ! Impossible de ressortir. En plus, n’ayant pas un 4x4, il est inutile d’arriver à sortir par nos propres moyens. Didier tente de nous tirer avec sa corde. Premier essai, la voiture ne bouge pas de 5mm. Deuxième essai, la corde casse. Désemparés, Tam et Didier se mettent à peller le sable. Heureusement chacun a prévu une pelle dans son équipement. Pendant ce temps, car ce n’est pas sûr que nous puissions sortir une fois le sable enlever, Sab et Rosa partent en direction du dernier campement militaire. Après un peu plus 2 km sous un soleil de plomb, nous arrivons enfin la langue pendante. Ils nous regardent tout sourire et s’imaginent bien le problème. Nous expliquons aux 3 premiers gardes, puis nous recommençons pour le 4ème et pour finir ils nous disent gentiment qu’ils ne peuvent pas prendre de décision, qu’il faut s’adresser au commandant ! Rebelote, on recommence pour la énième fois notre histoire. Dans un premier temps le commandant nous dit que ces soldats vont venir nous aider en nous tirant avec leur camion puis dans un second temps nous dit que ces soldats vont venir avec nous afin de déblayer le sable, mais qu’il fallait leur laisser le temps de se préparer. Après 10 minutes d’attente, toujours personne n’arrive. Nous allons voir et nous constatons qu’ils sont en train de manger. Pas de précipitation, la voiture ne va certainement pas s’envoler. Alors ces messieurs prennent le temps de manger et même de digérer ! Nous attendons une heure avant que la cavalerie daigne bouger. Mais lorsque nous les voyons arriver, c’est digne d’un épisode d’Indiana Jones. 4 hommes avec casquettes munis de machettes, de fusils, de pistolets et de 2 jerricans d’eau arrivent face à nous. « Ici, on ne sait jamais si un lion ou un tigre nous tombe dessus ! » Et bien, heureusement qu’avec Rosa nous n’avons pas fait tant de chichis pour venir jusqu’ici !!! D’ailleurs lorsque l’on y repense, on se demande ce que nous aurions fait… Donc c’est avec nos 4 joyeux lurons que nous faisons le chemin inverse. Le temps nous paraît beaucoup plu court vu comme ils jacassent et nous posent sans arrêt des questions. Lorsque nous apercevons le camper, nous voyons qu’il n’est plus ensablé. Tam et Didier ont réussi à le sortir. Mais comme il faut faire marche arrière, vu qu’il n’y a qu’une piste, nous faisons à peine 10 mètres et hop, le sable nous bloque à nouveau. Là, les soldats nous ont filé un super coup de main. D’ailleurs ils remettent cela 20 mètres plus loin. Une fois au campement, nous les remercions ainsi que le commandant et faisons demi-tour. Nous perdons 3 jours pour un Bolivien qui nous indique la mauvaise route.

 

22 mai 2009, nous entrons cette fois-ci pour de bon au Paraguay. Après une fin de piste catastrophique du côté bolivien, nous arrivons sur une belle route asphaltée côté Paraguay. Les formalités administratives ne se font pas là, mais à Mariscal Estigarribia, soit 200 km plus loin. Nous profitons de la gentillesse des douaniers, cela nous change de la Bolivie, pour leur demander la permission de camper devant chez eux. Au petit matin, une mauvaise surprise nous attend… un pneu crevé. Dernier souvenir d’une piste exécrable en Bolivie !

Nous arrivons à Mariscal Estigarribia pour enfin faire les formalités administratives. Celles-ci se passent relativement vite mais là où nous sommes étonnées, c’est la soi-disant fumigation à faire alors que nous avons parcouru plus de 200km dans le pays. Prétextant que cela faisait déjà 2 jours que nous y étions, nous y échappons ainsi qu’aux frais inhérents. Il est drôle de constater également qu’aucun bureau de change ne se trouve sur le chemin. Nous en faisons l’expérience en arrivant à notre 1er péage paraguayen. Seule solution étant de payer en dollar. Heureusement nous connaissons le change car une fois de plus, ils essaient de nous arnaquer.  Le temps est à la pluie, une pluie diluvienne ! Les champs sont inondés ainsi que la route. Parfois la visibilité en est tellement réduite que nous ne voyons pas à 50m. Tout au long de la route, nous voyons encore de la misère. Misère de Paraguayens vivant dans des tentes, construites avec de simples bâches. Celles-ci immergées dans quelques 50 cm d’eau. D’ailleurs, les terrains aux alentours ressemblent aux marécages des Everglades. Tous vivent ainsi, les pieds dans la boue.

Au vu du temps, nous ne passons que 2 jours au Paraguay et avons la chance d’arriver le samedi à Asuncion. Ce jour est l’équivalent du dimanche chez nous. Les rues sont désertes, tout est fermé ou presque, quelle chance ! Apparemment les habitants d’Asuncion profitent de s’échapper le week-end. Mais néanmoins nous faisons la connaissance, devant un centre commercial, de Leonardo. Père divorcé et élevant seul ses 3 garçons de 12,10 et 4 ans, celui-ci nous invite à manger chez lui. C’est autour d’une délicieuse pizza faite maison que nous discutons de son pays, de ces enfants et que nous découvrons la mentalité paraguayenne. Un grand merci encore à lui et ses enfants pour cet accueil si chaleureux.

Aux abords de la frontière, c’est une zone franche qui nous accueille. Envahie par des marchands de pneus, de vêtements dégriffés, de gadgets électroniques, tout se vend. On pourrait d'ailleurs se croire dans des souks. Bien moins cher qu’au Brésil, un énorme marché parallèle a été mis en place. C’est une cohue incroyable aux frontières du Brésil et du Paraguay. Côté Brésilien, forcément des contrôles se font. Côté Paraguay, rien n’ai demandé. Ni passeport, ni quoi que ce soit. On peut entrer et sortir comme bon nous semble !

Suite de notre périple : Brésil

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