Guatemala

 

L’arrivée au Guatemala n’a pas été beaucoup mieux. Apparemment il faut se faire une raison, à partir de ce maintenant ils veulent tous notre argent ! Nous suivons la route qui nous fait passer dans une sorte de tunnel de lavage. Là, sans rien demander ils vous giclent la voiture soit disant contre les mouches ! Ben voyons comme si elles ne pouvaient pas passer au-dessus !! Enfin bon, là ils demandent 18 quetzals. Nous refusons de payer et nous rendons directement à la douane à pied. Nous faisons le permis du véhicule puis avons droit à nos tampons dans nos passeports. A notre retour, le chef du sprayage est là pour nous réclamer l’argent. Nous palabrons une bonne quinzaine de minutes et lui demandons une exception. Apparemment ce mot est le sésame qui ouvre toutes les portes en Amérique Centrale. Il nous fait un grand sourire et nous laisse passer. En fait, dans ces pays, il faut juste avoir le temps de discuter, de négocier avec eux. En tout cas eux, ils ont le temps ! Mais cela ne s’arrête pas là ! 20 mètres plus loin, nous passons un pont. Là, une gentille dame demande 50 quetzals pour nous laisser passer. Montant pour la Municipalité soit-disant. En même temps, à voir l’état des routes, la Municipalité ne fait rien. Là encore, beaucoup de patience, beaucoup de discussion. Nous bloquons le pont vu qu’il n’y a qu’une seule voie. Pas grave, il faut qu’elle baisse le prix. Nous nous en tirons à 15 quetzals. Ne rien donner n’aurait pas été possible malgré tout.

Premières impressions du Guatemala… un sentiment d’être perdues au milieu de nulle part ! Aucun panneau de signalisations, rien ! Les rues n’ont quasi pas de noms. Il faut se débrouiller à la boussole. Enfin bon, nous trouvons malgré tout notre chemin pour Tikal où nous passerons notre première nuit. Pas si calme car nous sommes en pleine jungle et les singes-hurleurs se font bien entendre; puis, au milieu de la nuit, c’est la pluie qui martèle notre toit durant quelques heures. Ce n’est pas comme si nous nous levions à 5h30 du matin non plus ! Et oui, pour admirer les animaux et peut-être le lever du soleil, il faut se lever tôt. Dur, dur, mais nous y parvenons, motivées par la découverte du site archéologique. Tikal est un site immense et très étendu dans la jungle. Il nous faudra bien une demi-journée pour en faire le tour. De bonne heure, il n’y a pas beaucoup de touristes et c’est un pur bonheur. C’est à ce moment que nous pouvons admirer les singes-hurleurs et les singes-araignées en train de déjeuner. Nous avons la chance de voir de magnifiques perroquets verts, des toucans ainsi que d’autres oiseaux faire un brin de causette matinale. Les temples sont en très bon état et pouvons en visiter certains. Du sommet, nous avons une vue imprenable sur la jungle et l’étendue du site. La seule chose à avoir, c’est de l’endurance car Dieu ce que les marches sont hautes et Dieu comme il y en a beaucoup !! Nous pouvons admirer le lever du soleil qui se jour là voulait faire la grasse matinée… mais l’important est qu’il fasse son apparition sur les temples. Magnifiques spectacle que d’être là à cet instant.

Nous prenons maintenant la direction de Flores, sur le lac Pèten Itza. Minuscule petite île reliée à Santa Elena par une seule route. A peine nous traversons le pont que nous posons la voiture sur un parking. Nous faisons bien car les ruelles sont pavées, à sens unique et très très étroites. C’est donc à pied que nous parcourons l’île. En même temps, on en fait vite le tour. Au milieu du village, nous nous offrons une spécialité du coin. De la glace pillée à l’arôme de framboise, accompagnée de mangue, de tamarin et une giclée de lait condensé. Mmmmh. Un régal pour les papilles. Nous prenons un risque avec la glace pillée mais temps pis. Il  faut savoir vivre dangereusement!
De petites échoppes sont répandues dans l’île ainsi que des hôtels. Nous croisons quelques touristes venus voir le coucher de soleil et pouvons nous imprégner du silence qui y règne.

 

 

Apparemment pour rejoindre Antigua, il nous faut passer par la capitale. Car l’autre route n’est pas asphaltée et l’on mettra le double du temps, voire le triple. Nous voici donc dans la capitale un peu plus vite que prévu. Ce que nous y voyons ne nous plaît guère ! Beaucoup de trafic, beaucoup de bouchons, une pollution incroyable, un monde fou partout et une pauvreté qui se fait bien sentir. Ce que nous constatons là, nous suffira, nous ne reviendront pas la visiter plus que cela après notre passage à Panajachel. Malgré tout, nous perdons plus d’une heure, dans cette cité, à tourner en rond sans trouver pour autant un panneau indiquant Antigua. Nous sommes contentes qu’ils sachent tous où cela se trouve !!

Antigua est une jolie ville coloniale avec en son sein un joli parc. Tout autour de jolis bâtiments avec arcades. De nombreux magasins en tout genre se suivent. C’est un des endroits far pour apprendre l’espagnol bien qu’il y ait énormément d’Américains et que la langue la plus parlée dans les rues est forcément l’anglais. Au détour d'une rue,nous trouvons même une petite crêperie qui nous mettra un peu de baume au cœur ! Celle-ci est tenue par un Marseillais et il est des plus agréables de converser un peu en français avec lui et ses employés, tout ceci sur un air de Francis Cabrel. Comme notre langue nous manque ! Mais c’est dans ces petits moments qu’une bonne crêpe au chocolat nous fait le plus grand bien ! Nos deux jours à Antigua ne furent pas très ensoleillés à notre plus grand regret mais bon, nous aurons d’autres jours ensoleillés. Nous constatons tout de même que depuis que nous sommes au Guatemala, nous avons eu plus de journées pluvieuses qu’ensoleillées. A l’instar du Mexique où nous avons passé cinq semaines de beau temps.

 

 

Une fois de plus nous nous perdons sur les routes Guatémaltèques ! Nous faisons un petit détour de quoi…environ 60km et il faut ajouter sur des routes effroyables ! Non asphaltées ! Enfin, après multiples trous, détours, frayeurs sur la route nous arrivons en terre promise ! Panajachel. Là encore, un employé « de la ville », nous demande 5 quetzales pour se parquer en ville, ben voyons ! Inutile de dire que nous ne payons pas. Nous nous rendons dès notre arrivée à notre école "Járdin de America". Nous réservons un cours de 6h par jour pendant 2 semaines. Pour économiser un peu, nous prenons un professeur pour les deux. Une fois notre école bookée, il nous faut maintenant aller à la recherche d’un emplacement. Et bien, nous avons une chance inouïe ! Un propriétaire ayant un très grand jardin est d’accord que nous squattions. Nous étions prêtes à négocier ferme le prix mais au vu de ce qu’il nous demande, nous acceptons d’office. 200 quetzales ce n’est vraiment pas une grosse somme. Lorsque nous disons à notre gentil propriétaire que nous avons besoin d’eau et d’électricité, il nous dit avec un grand sourire qu’il n’y a aucun problème. Nous nous relions directement à la maison et au tuyau du jardin.

Nous profitons de notre dimanche pour faire le tour du lac Atitlán. Notre tour passent par 3 charmants villages autour du lac ; San Pedro avec à ses côtés son magnifique volcan et ses petits chemins de terre entre les jardins. Santiago est une jolie bourgade avec un marché très très serrés où l’on se fait un peu pousser de tous les côtés tellement les étales sont proches. Le marché en soi est très coloré, il n’y a pas vraiment de distinction entre les fruits, les légumes, les poulets vivants, les chaussettes et autres ustensiles en plastique. Absolument tout est à vendre à la pièce que cela soit un élastique à cheveux ou encore un rasoir bic  Il y a malgré tout un marché couvert de fruits, légumes et viande. Ah la viande, toute une histoire ! Ici, le quart d’une bête est pendue, ensuite le boucher coupe au fur et à mesure des besoins. Inutile de dire que la viande n’est pas au frais. Et vive les mouches ! Nous faisons nos petits achats de légumes, 3 carottes par-ci, un chou par-là, tomates et radis et nous voilà parées pour la semaine. Nous terminons notre tour du lac par San Antonio. Pour la première fois, nous pouvons assister à un match de foot local. Très pittoresque...terrain en pente et en travers, où les cailloux ont remplacé l'herbe! Pour se rendre en-haut du village, il nous faut traverser le terrain et autant dire qu'ils n'arrêtent pas de jouer!!! Nous voulions voir la fabrique de céramique mais celle-ci est fermée à notre arrivée. Nous pouvons tout de même voir des tisseranes à l’œuvre. Nous rentrons quelque peu épuisée de notre journée de bateau et de visites.


Lundi matin, 1er jour d’école… cela fait si longtemps que nous ne sommes retournée sur les bancs d’école ! A notre arrivée, nous faisons la connaissance des autres élèves. Pour la plupart Américains sinon des Canadiens anglophones. La plupart sont des missionnaires venus dans ce pays pour aider la population. Nous voici donc tous les jours de la semaine, 6h par jour, à apprendre des verbes, à discuter et faire évoluer notre vocabulaire. On apprend un tas de chose sur le Guatemala, sur le gouvernement, la vie des gens et la pauvreté. C’est très intéressant. Chaque après-midi, nous ressortons la tête pleine mais après une semaine de cours, nous pouvons entendre et voir nos progrès. Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin ! C’est bizarre comme en voyage on perd la notion du temps. Au début c’était les dates et puis au fur et à mesure cela a été les jours. Nous vivons au jour le jour sans se préoccuper de demain, sauf avec l’école, qui nous rappelle bien les jours que nous sommes ! Le mardi, nous espérons déjà être le vendredi ! C’est marrant dès que l’on a des horaires, on en veut déjà plus !

Dimanche, nous avons visité le célèbre marché de Chichicastenango, qui se situe à une quarantaine de kilomètres au nord de Panajachel. Pour s’y rendre, deux possibilités : les bus touristiques, trop chers et inintéressants, ou les bus locaux. Ah les bus locaux, toute une histoire. D’abord, ici ils les surnomment les « chicken bus ». Pas difficile à comprendre, tellement nous sommes entassés dedans… les banquettes pour 2 se transforme à 3,4 ou 5 personnes… sans parler bien sûr de la vitesse à laquelle les chauffeurs roulent. Toute une expérience qui à elle seule vaut le trajet. Bref après 3 bus et quelques cheveux blancs de plus, nous arrivons dans cette très jolie ville nichée au creux des montagnes. Le marché s’étant sur plusieurs rues ainsi que la grande place. Beaucoup d’artisanat local pour attirer les touristes, mais une fois à l’intérieur, le marché devient « plus local » avec ses quartiers de viandes pendus au milieu des étales de fruits et légumes et autre articles tels que des ceintures, des brosses à dents ou du fil à tisser. Les locaux sont tous habillés aux couleurs locales et donne à ce marché toute sa splendeur. Devant l’église, sur les marches, des vendeuses de fleurs, un peu plus haut des chamans et leurs corbeilles d’encens vous enfume à l’entrée de celle-ci. N’oublions pas non plus le marché des animaux où cochons et poulets sont vendus vivants. Autant dire que les petits cochons couinent à tout va lorsque ceux-ci sont ficelés et déposés à l’arrière des pick-up… et s’ils ont moins de chance, ils finissent dans un sac… Nous avons visité pas mal de marchés depuis notre arrivée en Amérique Centrale, mais alors celui-ci bat tous les records et mérite sincèrement le déplacement. A notre retour, nous sommes surprises de voir un camper du même genre que le nôtre. Forcément nous nous y intéressons et constatons avec surprise que les plaques sont Suisses! Nous rencontrons nos voisins et il s'avère que se sont des Français. Ce charmant couple d'Annecy fait également un tour du monde et chose incroyable, fait quasiment le même parcours que nous jusqu'en Amérique du Sud. Nous faisons connaissance autour d'un verre et apprenons que Didier est coiffeur et que Rosa est coloriste. Les échanges de bons procédés étant de rigueur en voyage, Tam donne un petit coup de main au blog de nos amis, quant à nous, nous avons à nouveau une tête présentable!! Ce qui nous fait du bien! Merci encore Didier pour ton excellent coup de ciseaux :-). Cela fait quand même bizarre de se faire couper les cheveux en plein air et sans miroir, il faut juste faire confiance! Le jour d'après, nous passons une soirée pleine d'échanges, d'aventures, d'histoires drôles sans oublier une bonne bouteille de Tequila. Ne voyant pas le temps passé, c'est au petit matin que nous nous couchons. bonjour la tête du lendemain, à l'école!! Heureusement notre prof est très conciliant. On peut dire que ce jour-là, nous n'étions pas très productives!!! Après 3 jours passés en compagnie de nos nouveaux amis, c'est avec regret que nous les voyons nous quitter. Mais n'étant pas très loin de la date de notre départ, nous les retrouverons certainement plus au sud.

Voilà, nos deux semaines d’école terminées. On va dire que nous avons emmagasinés un maximum, il faut maintenant le mettre en pratique. Etant encore en Amérique latine pendant quelques temps, nous aurons l’occasion de faire des progrès.

Nous reprenons enfin notre route, cette fois-ci pour le Salvador. Quel soulagement, car après ces deux semaines, nos pieds commencent à frétiller d'impatience!! Trop longtemps que nous sommes en voyage, il est difficile de rester longtemps au même endroit. Nous avons le choix entre 2 routes; celle qui mène au sud du Salvador ou alors la route du nord. Notre choix se porte donc sur la route du nord qui passe par Santa Ana, deuxième ville du Salvador.

Nous voulions passé une dernière nuit au Guatemala, peu avant la frontière afin de ne pas rouler de nuit au Salvador; mais nous avons été surprises de voir que le dernier village n'en est pas vraiment un. Du coup, nous passons malgré tout la frontière, il est 17h. A 100 mètres déjà, des tramadors nous viennent dessus, ils sont une bonne dizaine, tout autour de nous, à nous proposer leurs services pour nous aider à faire les papiers à la douane, sans oublier qu'ils font également du change. Mise à part changer nos derniers quetzales, nous nous débrouillerons seules comme d'habitude, merci!

Suite de notre périple : El Salvador

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